C'est triste
(comment ça, c'est le but ?!)
Bon, je sais pas si c'est bien placé ici mais bon ...
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Je pensais qu'il serait plus long ... Ça ne rend pas pareil sur le papier ! Je n'aime pas trop la première phrase, elle n'y était pas au début. Mais il fallait bien introduire le reste ! Je me demande s'il n'y a pas un problème dans les temps ! Et surtout, je me demande si on comprend bien la fin ! Je compte sur vous ;)
Quand Angel Sanctuary m'inspire (1)
En pensant à Lill
----Le coeur gros de tristesse, la petite fille se revoit, avant ... ça ...
----Le dos courbé à l'extrême, les yeux rivés sur le papier blanc, la petite copiste trace des mots. Des mots qui, pour elle, n'ont aucun sens. Mais toujours, le regard et les doigts usés par la fatigue et l'habitude, elle trempe, imperturbablement, sa plume dans l'encre noire. La pointe crisse sur la feuille noircie de lignes fines et bien tracées. Des phrases. Qui s'enchaînent. Sans fin. De temps à autre, la petite copiste déplie son buste. Les os craquent. Son dos, habitué à être penché en avant la fait souffrir. Elle soulève la plaque d'argile qui lui sert de support, posée sur ses jambes croisées en tailleur. Elle jette un coup d'oeil vers la grande porte d'ébène, entrouverte. Parfois, le Maître lit. D'autres fois, il écrit. Et d'autres encore, il discute avec un invité. Il ne la surveille jamais. Elle est fière, la petite copiste. Il lui fait confiance. Rapidement et silencieusement, comme une souris guettée par le chat de la maison, la petite copiste se lève, fait deux pas pour se dégourdir les membres. Puis, elle se rassoit à sa place et penche le dos en avant. Jamais elle ne renverse l'encre. Jamais elle ne brise la pointe de la plume. La petite copiste est fière : le Maître est content d'elle. Bien sûr, elle ne comprend pas ce qu'elle copie mais peu importe. Et puis, elle sait déchiffrer l'écriture du Maître. Même la mauvaise écriture des mauvais jours. Et aussi, elle est fière de rendre service au Maître, la petite copiste. Sinon, elle ne servirait à rien. Là, elle est utile, la petite copiste. Elle recopie, toute la journée, les documents importants du Maître. Quand elle a finit, elle trie ce qu'elle vient de copier et elle le range. Elle est fière, la petite copiste. Elle sait comment ranger. Elle a compris. Dès que le Maître lui a expliqué. Du premier coup. Quand il y a une pastille bleue, elle range dans le classeur bleu. Quand il y a une pastille rouge, elle range dans le classeur rouge. Quand il y a une pastille verte, elle range dans le classeur vert. Et ainsi de suite ... Elle est fière la petite copiste. Elle reconnaît les couleurs. D'après ce qu'elle sait, une couleur représente un thème. Lequel ? La petite copiste n'en sait rien. Elle ne sait pas lire. Le Maître en est d'ailleurs très content. Elle l'a entendu en parler un invité. Le grand monsieur chauve au costume rouge et aux boutons dorés. « Celle-là ? ! Aucun risque ! Elle n'y comprend rien. Elle est trop stupide pour lire ... Et ça m'arrange bien ! » Elle ne sait pas ce que ça veut dire, « stupide », la petite copiste. Elle a juste retenu qu'elle « arrangeait bien » le Maître. Et ça, elle a compris. Ça veut dire que le Maître est content d'elle. Et la petite copiste est fière. Quand elle a finit son rangement, la petite copiste se poste devant la grande porte de bois sombre. Et elle attend. Certains jours, le Maître la voit rapidement. D'autres, non. Mais la petite copiste s'en fiche. Elle aime bien attendre. Elle regarde le Maître. Et son coeur se gonfle de joie et de fierté. Elle rend service au Maître. Dès qu'il l'aperçoit, le Maître lui donne de nouvelles pages à copier. La petite copiste s'en fiche : elle aime copier et cela sert au Maître. Elle copie toute la nuit et tout le jour. Elle préfère la nuit. Car le Maître dort et elle peut marcher plus souvent. Mais quand elle se lève, la petite copiste a un peu honte. Elle trahit le Maître ! Alors, elle se rassoit bien vite, les jambes en tailleur, le dos courbé sur la plaque d'argile. Tremper la plume dans l'encre noire. Regarder le mot. Le reconnaître. Le recopier sur la nouvelle feuille. Bien au propre. En s'appliquant. Sans rien y comprendre. Quelle importance ? ! Jamais elle ne se trompe. Et le Maître est content d'elle. Ce matin-là, il l'a dit. « Elle me facilite la tâche. Opérationnelle 24H/24h. Elle ne mange pas, ne dort pas, fait un boulot nickel ! Aucune rature ! » Mais il a rajouté une chose étrange. « Mais avec ces nouvelles machines, plus besoin de ce genre de robot. » Une très belle jeune femme aux formes avantageuses est entrée dans la pièce. « Regarde-moi ça ! Elle fait le même boulot mais elle est plus jolie à regarder. Et elle est programmée pour faire quelques petits extras ... » Voilà. Le Maître n'est plus content d'elle, ce matin-là. Il a trouvé mieux. La petite copiste a la gorge nouée de larmes. Alors l'invité parle. Aujourd'hui, c'est le petit aux cheveux noirs et blancs et au costume élimé. Il dit au Maître : « Moi, elle me servirait bien. Certains de mes clients adorent les enfants. » Alors le Maître sourit. L'invité lui donne de l'argent et il prend la petit copiste qui attendait, sagement, derrière la grosse porte du bureau. Le Maître ne l'aime plus. Il ne veut plus la voir. Alors, la mort dans l'âme, la petite copiste suit l'invité qui est son nouveau Maître. Une larme coule sur sa joue. Mais elle ne sait pas ce que c'est.
----A présent, elle mène une autre vie. Une tâche qu'elle comprend encore moins. A genoux, à quatre pattes, debout, couchée, ... Elle bouge mais ne copie plus. Maintenant, elle travaille avec plein de Messieurs, plein de Maîtres. Ils la touchent et la regardent plus que l'ancien Maître. Et ils semblent contents d'elle, eux aussi. Même beaucoup.
----Mais depuis, la petite fille n'arrête plus de pleurer.