Dérive Poésie

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Dérive Poésie

Message par Yu' » Lun 10 Avr 2006, 18:17

Lafka a écrit :je peux être touchée par un poème, mais c'est vrai que je suis aussi plus facilement touchée par un texte en prose... je trouve que c'est plus cru, que ça ne cherche pas à voiler la réalité derrière des belles tournures et de jolies formes, et du coup c'est plus efficace dans le message... quoique certains poèmes valent mille textes en proses...


Anduril a écrit :Ah nooon ! Un texte en prose raconte une histoire, vous implique dans une aventure, un amour ou une guerre mais seuls les vers expriment aussi bien les sentiments !
On peut être touché par les deux styles mais quand l'un nous rapproche du héros ou de l'événement, l'autre nous éblouit par sa beauté. L'un est factuel tandis que l'autre est mélodieux. L'émotion de la prose se base sur notre imagination et notre interprétation du récit tandis que les vers nous touchent directement par leur forme et leur fond.



Plus d'accord avec Lafka qu'avec Anduril : la prose traduit mieux les sentiments :/ En poésie, il faut que ce soit "beau" et ça altère le message je trouve :/ En prose, pas de question : tu mets ce que tu ressens, tu changes le sens des mots, tu sous-entends !
Enfin, je m'exprime peut-être mal :/
« Si j'y vais, ce n'est pas pour mourir mais pour me prouver à moi même que je suis encore vivant. »
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Message par lafka_6 » Lun 10 Avr 2006, 18:31

si si je comprends... je trouve que la poésie passe bien pour certains messages, d'amour ou mm engagés si c'est bien tourné, parce que ça peut aider à souligner l'horreur d'une chose qu'on veut dénoncer justement parce que c'est caché derrière de belles tournures...

je rappelle ttefois que la poésie en proses ça existe, et qu'on peut être mélodieux, et mm musical, sans forcément jouer avec des alexandrins et des rimes... et personnellement je pense que pour certaines choses, écrire un poème "traditionnel" dirons-nous ne sert à rien d'autre qu'à alourdir les formules, et à déguiser un message... mais c'est personnel :wink: et y'a des poèmes qui m'ont vraiment beaucoup touchés, soit ds leur beauté, soit dans leur horreur...
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Message par juju the ghost » Mar 11 Avr 2006, 22:09

Quelques textes:

Le poème
Je m'adresse à vous, Mon Dieu, car vous donnez ce qu'on ne peut obtenir que de soi.
Donnez moi, Mon Dieu, ce qui vous reste, donnez moi, ce qu'on vous demande jamais.
Je ne vous demande pas le repos, ni la tranquillité, ni celle de l'âme, ni celle du corps.
Je ne vous demande pas la richesse, ni le succès, ni la santé.
Tout ça, Mon Dieu, on vous le demande tellement que vous devez plus en avoir.
Donnez moi, Mon Dieu, ce qui vous reste, donnez moi, ce que l'on vous refuse.
Je veux l'insécurité et l'inquiétude, je veux le tourment et la bagarre,
Et que vous me les donniez, Mon Dieu, définitivement.
Que je sois sûr de les avoir toujours,
Car je n'aurai pas toujours le courage de vous le demander.
Donnez moi, Mon Dieu, ce qui vous reste, donnez moi ce que les autres ne veulent pas.
Mais donnez moi le courage et la force et la foi.

Aspirant André ZIRNHELD parachutiste de la France Libre, mort au Champ d'Honneur en 1942


A MES HOMMES QUI SONT MORTS

Mes compagnons c'est moi; mes bonnes gens de guerre,
C'est votre chef d'hier qui vient parler ici
De ce qu'on ne sait pas, ou de ce que l'on ne sait guère;
Mes morts, je vous salue et je vous dis : Merci.

Il serait temps qu'en France on se prit de vergogne
A connaître aussi mal la vieille Légion
De qui, pour l'avoir vu à sa rude besogne,
J'ai la très grande amour et la religion.

Or, écoutez ceci : " Déserteurs ! Mercenaires !
Ramassis d'Etrangers sans honneur et sans foi ! "
C'est de vous qu'il s'agit, de vous Légionnaires !
Ayez-en le cœur net, et demandez pourquoi ?

Sans honneur ? Ah ! Passons ! Et sans foi ? Qu'est-ce à dire,
Que fallait-il de plus et qu'on aurait voulu ?
N'avez-vous pas tenu, tenu jusqu'au martyre,
La parole donnée et le marché conclu ?

Mercenaires ? Sans doute : il faut manger pour vivre;
Déserteurs ? Est-ce à nous de faire ce procès ?
Etrangers ? Soit. Après ? Selon quel nouveau livre
Le Maréchal de saxe était-il donc français ?

Et quand donc les français voudront-ils bien entendre
Que la guerre se fait dent pour dent, œil pour œil.
Et que ces Etrangers qui sont morts, à tout prendre,
Chaque fois, en mourant, leur épargnaient un deuil.

Aussi bien c'est assez d'inutile colère,
Vous n'avez pas besoin d'être tant défendus;
Voici le Fleuve Rouge et la Rivière Claire
Et je parle à vous seuls de vous que j'ai perdus !

Jamais Garde de Roi, d'Empereur, d'Autocrate,
De Pape ou de Sultan; jamais nul Régiment
Chamarré d'or, drapé d'azur ou d'écarlate,
N'alla d'un air plus mâle et plus superbement.

Vous aviez des bras forts et des tailles bien prises
Que faisaient mieux valoir vos hardes en lambeaux;
Et je rajeunissais à voir vos barbes grises,
Et je tressaillais d'aise à vous trouver si beaux.

Votre allure était simple et jamais théâtrale;
Mais le moment venu, ce qu'il eût fallu voir,
C'était votre façon hautaine et magistrale
D'aborder le " Céleste " ou de le recevoir.

On fait des songes fous, parfois quand on chemine,
Et je me surprenais en moi-même à penser,
Devant ce style à part et cette grande mine,
Par où nous pourrions bien ne pas pouvoir passer ?

J'étais si sûr de vous ! Et puis, s'il faut tout dire,
Nous nous étions compris : aussi de temps en temps
Quand je vous regardais vous aviez un sourire,
Et moi je souriais de vous voir contents.

Vous aimiez, troupe rude et sans pédanterie,
Les hommes de plein air et non les professeurs;
Et l'on mettait, mon Dieu, de la coquetterie
A faire de son mieux, vous sachant connaisseurs.

Mais vous disiez alors : " La chose nous regarde,
Nous nous passerons bien d'exemples superflus;
Ordonnez seulement, et prenez un peu garde,
On vous attend… et nous on ne nous attend plus ! "

Et je voyais glisser sous votre front austère
Comme un clin d'œil ami doucement aiguisé,
Car vous aviez souvent épié le mystère
D'une lettre relue ou d'un portrait baisé.

N'ayant ni nom, ni foyer, ni Patrie
Rien où mettre l'orgueil de votre sang versé,
Humble renoncement, pure chevalerie,
C'était dans votre chef que vous l'aviez placé.

Anonymes héros, nonchalants d'espérance,
Vous vouliez, n'est-ce pas, qu'à l'heure du retour,
Quand il mettrait le pied sur la terre de France,
Ayant un brin de Gloire, il eût un peu d'Amour.

Quant à savoir si tout s'est passé de la sorte,
Et si vous n'êtes pas restés pour rien là-bas,
Si vous n'êtes pas morts pour une chose morte,
O mes pauvres Amis, ne le demandez pas !

Dormez dans la grandeur de votre sacrifice,
Dormez, que nul regret ne vienne vous hanter ;
Dormez dans cette paix large et libératrice
Où ma pensée en deuil ira vous visiter

Je sais où retrouver, à leur suprême étape
Tous ceux dont la grande herbe a bu le sang vermeil,
Et ceux qu'ont engloutis les pièges de la sape,
Et ceux qu'ont dévoré la fièvre et le soleil;

Et ma pitié fidèle, au souvenir unie,
Va du vieux Wunderli qui tomba le premier,
En suivant une longue et rouge litanie,
Jusqu'à toi mon Streibler qu'on tua le dernier !

D'ici je vous revois rangés à fleur de terre
Dans la fosse hâtive où je vais ai laissés,
Rigides, revêtus de vos habits de guerre
Et d'étranges linceuls fait de roseaux tressés.

Les survivants ont dit - et j'ai servi de prêtre ! -
L'adieu du camarade à votre cœur meurtri;
Certain geste fut fait bien gauchement peut-être,
Pourtant je ne crois pas que personne en ai ri !

Mais quelqu'un vous prenait dans sa gloire étoilée
Et vous montrait d'en haut ce qui priaient en bas,
Quand je disais pour vous d'une voix étranglée,
Le Pater et l'ave - que tous ne savaient pas !

Compagnons j'ai voulu vous parler de ce choses,
Et dire en quatre mots pourquoi je vous aimais :
Lorsque l'oubli se creuse au long des tombes closes,
Je veillerai du moins et n'oublierai jamais.

Si parfois, dans la jungle où le tigre vous frôle
Et que n'ébranle plus le recul du canon,
Il vous semble qu'un doigt se pose à votre épaule,
Si vous croyez entendre votre nom;

Soldats qui reposez en terre lointaine,
Et dont le sang donné me laisse des remords,
Dites-vous simplement : " C'est notre Capitaine
Qui se souvient de nous... et qui compte ses Morts. "

Capitaine DE BORELLI

A mes hommes qui sont morts
Et particulièrement à la mémoire de
Tiebald Streibler
Qui m'a donné sa vie le 3 mars 1885.
Siège de Tuyen-Quang
Est-ce un courant d'air? Non, c'est Juju the ghost qui passe!
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ma bédéthèque
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Message par neijing » Mar 11 Avr 2006, 22:16

mon texte preferé

DESIRS
Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence.

Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes.
Dites tout doucement et clairement votre vérité ; et écoutez les autres, même le simple d’esprit et l’ignorant ; ils ont eux aussi leur histoire.
Évitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l’esprit. Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grands et plus petits que vous.

Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressés à votre carrière, si modeste soit- elle ; c’est une véritable possession dans les prospérités changeantes du temps. Soyez prudent dans vos affaires ; car le monde est plein de fourberies.

Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe ; plusieurs individus recherchent les grands idéaux ; et partout la vie est remplie d’héroïsme. Soyez vous-même. Surtout n’affectez pas l’amitié. Non plus ne soyez cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de tout désenchantement aussi éternel que l’herbe.

Prenez avec bonté le conseil des années, en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude.

Au delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l’univers, pas moins que les arbres et les étoiles ; vous avez le droit d’être ici. Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il le devrait. Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme.

Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Tâchez d’être heureux.
neijing
 

Message par lafka_6 » Mer 12 Avr 2006, 00:22

c'est de qui? moi j'en ai bcp trop pour vous les mettre... :wink:
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