Les Télévores

par **Ben*Baker** » Lun 24 Avr 2006, 18:59

Je pourrais plus me suicider. J'aurais l'impression de me rabaisser au même niveau que les lycéens... ça, vraiment, je peux pas (plutôt mourir ! ...ah ben non justement !).

par **lafka_6** » Lun 24 Avr 2006, 20:34

comment ça te rabaisser au niveau des lycéens? le suicide n'est pas une question d'âge...

par **kaina** » Lun 24 Avr 2006, 20:48

Ben*Baker a écrit :Je pourrais plus me suicider. J'aurais l'impression de me rabaisser au même niveau que les lycéens... ça, vraiment, je peux pas (plutôt mourir ! ...ah ben non justement !).

Le suicide n'est pas ce qu'on pourrait appeler une bêtise de jeunesse. Un tel passage à l'acte ne peut pas juste s'expliquer par un quelconque manque de maturité (que l'on reproche souvent aux adolescents). Les TS sont, hélas, la "matérialisation" d'une détresse totale, et pour certains, irréversible...

par **neijing** » Lun 24 Avr 2006, 22:10

j'ai mis bcp bcp de temps à pardonner le suicide.
je me disais que c'etait juste un acte profondement égoiste vis à vis de nos proches, de ceux qu'on aime et de ceux qui nous aiment...
mais maintenant je sais que lorsque chaque jour est une bataille, que l'on survit au lieux de vivre, que lorsque l'on pense sincerement etre deja mort mais tjs accroché aux autres qui nous trainent comme un boulet... je comprends qu'on puisse avoir envie de couper la corde.
le suicide est souvent consideré comme un acte de lacheté, quelque chose d'immature. C'est vrai que c'est souvent un appel à l'aide pour quelque chose qu'on trouve bien futil vu de l'exterieur.
Mais jamais personne ne pourra savoir à quel point un regard, une parole, un acte ou non acte peuvent etre douloureux pour une autre personne, personne ne pourra jamais quantifier ou qualifier la souffrance de quelqu'un d'autre, ni les ressources que l'on a ou pas.
Ah toi tu as une souffrance à 2/10 allez reveille toi et va au lycée
toi, tu souffres à 4/10, c'est bon tu peux rester au lit, mais demain debout
toi, c'est 6/10, tiens prends des medocs et dors
toi c'est 9.5/10 ya rien à faire, suicide toi

ça serait beaucoup trop facile, or notre condition d'etres humains fait que, par essence, rien n'est facile ici bas

par **kaina** » Lun 24 Avr 2006, 22:29

Comme c'est vrai ce que tu écris... dramatiquement vrai.

par **lafka_6** » Lun 24 Avr 2006, 22:47

oui je suis passée par là et qd j'entends dire que c'est une lacheté non pas vraiment.. qui peut juger de la souffrance des autres? c'est une chose par définition personnelle, chacun la ressent à sa façon, avec plus ou moins de force. Alors oui je comprends les gens qui pensent ne plus rien avoir à faire ici bas, et si je suis contente de m'en être sortie, je ne critiquerais jms quiconque pour s'être donné la mort...

par **Ben*Baker** » Mar 25 Avr 2006, 18:53

Bon, étant donné la gravité que peut évoquer ce sujet, je vais étayer mon propos.

Le mal être des adolescents a beau être très réel et sincère, tout le monde SAIT (les adultes, ceux qui ne sont plus ados) à quel point les raisons/causes de ce mal être sont ridicules. Le fin du fin c'est de ne même pas savoir pourquoi on est mal dans sa peau. Bien sûr quand on le vit en direct on a l'impression d'avoir le poids du monde sur le dos. Mais en y repensant plus tard, il y a vraiment de quoi avoir honte. Comme si il n'y avait rien de plus grave dans la vie que la veste qu'on vient de se prendre, des quelques kilos qu'on a en trop (ou qu'on croit avoir), ou que sais-je encore.

Si je pouvais remonter le temps et me rencontrer à l'âge de 14 et 17 ans, je me mettrais de bonnes claques bien méritées. J'irais sûrement pas me plaindre et me consoler de ma propre connerie.

Tout ça également pour dire que faire des bêtises d'ado quand on en est un, c'est une chose. Style "Adieu monde cruel"... vous voyez le genre. Mais faire de même passé la vingtaine, là oui j'y vois une sorte de régression. D'où mon voeu de ne plus jamais songer sérieusement au suicide, même en cas de coup dur.

Bon après, si on se suicide pour une accumulation de dettes ou un contrôle fiscal, là c'est carrément autre chose...

par **lafka_6** » Mar 25 Avr 2006, 19:07

c'est très réducteur ce que tu dis là... comme si parce qu'on est jeune, on ne peut pas avoir des problèmes autrement plus sérieux qu'un rateau ou un pb de poids... c'est n'importe quoi... exemples parmi tant d'autres: inceste, mort d'un proche... ça ce sont des problèmes graves... il y en a tellement d'autres je crois que tu ne te rend pas bien compte... et mm s'il s'agit de choses qui peuvent sembler futiles, comme un désanchantement, une perte de confiance en l'avenir, une perte d'estime de soi, des brimades, ou je ne sais quoi, qui es-tu pr juger de la gravité de ces évènements, et de la justification qu'ils peuvent être à un acte de suicide...? c'est une souffrance personnelle qui peut affecter un individu à un point inimaginable... et même si elle peut paraitre minime aux yeux de certains, elle gachera peut-être la vie entière de cette personne...

par **kaina** » Mar 25 Avr 2006, 20:59

Comment pouvons-nous dire que la souffrance des jeunes sont conséquences de mal-être ? Comment pouvons-nous affirmer que les raisons de ce mal-être sont ridicules ? Et puis surtout, pourquoi vouloir absolument caser les gens dans des boîtes, bien hermétiques, mais surtout bien rangées dans une espèce de stéréotype bidon genre âge/sexe/classe.

Que savons-nous de la souffrance des autres ? de la souffrance DE L'AUTRE ?!! Chaque individu a sa propre histoire : ses propres fardeaux, ses propres peurs, ses propres désirs et projets. Alors, arrêtons une fois pour toute de vouloir classer les gens dans des petites boîtes, pour surtout ne pas avoir besoin de se demander comment agir et quoi dire. Merci infiniment.

par **neijing** » Mar 25 Avr 2006, 22:41

je pense que tout dépend de sa raison de vivre

par **lafka_6** » Mar 25 Avr 2006, 23:51

oui, encore faut-il en avoir une, c'est bien le problème

je te rejoins totalement kaina...

par **kaina** » Mer 26 Avr 2006, 04:49

C'est souvent ça le problème. La personne est plongée dans un tel état de désespoir que trouver la motivation de se lever le matin relève de l'exploit. Survivre, jour après jour, minute après minute, et tenter de réapprendre à vivre, tout simplement. Perdre le goût de vivre, c'est la chose la plus douleureuse et la plus difficile à surmonter... difficile... mais pas insurmontable.

ma bédéthèque · par **juju the ghost** » Mer 26 Avr 2006, 06:39

Pour l'adolescence:

La souffrance qui après parait futile par la suite ne l'est pas: c'est la période où le corps change, c'est la période où l'on dé"coubvre à la fois son corps et les autres.
C'est aussi une période charnière où il ne fait pas bon d'être la tête de turc ou le bouc émissaire du groupe. Mais une fois surmonté cette épreuve on en sort renforcé (ce qui ne tue pas renforce).

Pour le suicide (je ne parle pas des TS): c'est à la fois une lacheté et un acte dur à faire:

Une lacheté car on fuit les problèmes de la vie: disparaitre est la fuite des responsabilités
Du à faire: il faut surmonter la peur de la mort pour passer à l'acte.

Ayant eu dans une de mes anciennes unités deux suicides, pour ceux qui reste il y a un sentiment de culpabilité: pourquoi on ne l'a pas vu avant.

par **kaina** » Mer 26 Avr 2006, 07:36

La culpabilité ne mène à rien, si ce n'est qu'à entretenir la douleur.

par **lafka_6** » Mer 26 Avr 2006, 14:50

c'est sûr mais souvent on ne peut pas s'empêcher de la ressentir...

pour la peur de la mort juju, je ne suis pas sûre que ce soit véritablement dur de la surmonter quand la vie apparait comme une torture quotidienne, un non-sens absolu...

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